Le groupe EDF EN, filiale d’EDF spécialisée dans les énergies renouvelables devrait très prochainement installer une nouvelle technologie d’éoliennes plus discrètes et destinée à éviter les interférences avec les systèmes de radars sur un parc éolien de la région Languedoc-Roussillon. Élaborée selon le modèle des avions de guerre furtifs, cette technologie signée Vestas pourrait permettre à de nombreux projets de parc éoliens bloqués pour des raisons d’interférences, de finalement se concrétiser.

Et en effet, ces turbines conçues par la société Vestas seront inaugurées sur le plus grand parc éolien de France baptisé « Ensemble Eolien Catalan » et situé à proximité de Perpignan. D’une capacité de 96 MW, ces éoliennes devraient être mises en service dès 2015 et seront les premières éoliennes « furtives » en activité au niveau international.

Ces éoliennes, conçues pour ne pas interférer avec les systèmes de radars aériens pouvant couvrir certaines zones, disposeront selon le groupe danois, premier fabricant d’éoliennes au monde, de nouvelles lames et de signatures radars plus faibles inspirées de la technologie militaire. Comme l’a précisé dans ce sens Nicolas Wolff, directeur France de la société danoise, « nous avons utilisé des technologies de traitement de surface, y compris ceux issus des applications militaires« .

Nicolas Wolf a également indiqué que la société Vestas avait encore besoin à l’heure actuelle d’une ou de deux années de recherche pour évaluer au mieux les perspectives de développement d’une telle technologie, précisant dans le même temps, que le groupe ciblait principalement les marchés britanniques et américains.

Concernant la France, EDF EN a déjà testé cette nouvelle génération de turbines dans un parc éolien d’Auvergne. Une initiative que l’on comprend aisément lorsque l’on sait que plus de 6.000 MW de projets éoliens sont actuellement bloqués en France en raison de possibles interférences avec des radars militaires ou météorologiques.

L’armée de l’air française par exemple, très active ces dernières années du fait de ses différentes interventions en Afrique, dispose de nombreux espaces aériens destinés à la formation et au vol de basse altitude. Autant d’espaces inexploitables pour une filière en pleine expansion, sachant que les éoliennes peuvent parfois mesurer jusqu’à 150 mètres de hauteur.

Comme le confirme Sonia Lioret, directrice de la France Energie Éolienne (FEE), « il y a un conflit évident ici entre deux types d’utilisateurs pour le même espace et qui nous pose un véritable problème de développement« . Un problème qui pourrait donc bientôt appartenir au passé…

Crédits photo : Ji-Elle