Zagtouli, première pierre du défi énergétique burkinabé

Le Burkina Faso a inauguré fin novembre la plus grande centrale solaire d’Afrique de l’Ouest. Cet équipement 100% renouvelable va permettre au gouvernement burkinabé de faire ses premiers pas dans le domaine des énergies respectueuses de l’environnement : un événement de taille pour ce pays qui ambitionne de renforcer son indépendance énergétique et lutter contre le réchauffement climatique grâce au développement de plusieurs centrales photovoltaïques.

Un projet développé avec l’aide de la France et de l’Allemagne

Le Président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, et son homologue français, Emmanuel Macron, ont célébré le mercredi 29 novembre le lancement officiel de la centrale photovoltaïque de Zagtouli. Ce nouvel équipement renouvelable, construit à une vingtaine de kilomètres de la capitale Ouagadougou, affiche une puissance cumulée totale de 33 MW. Il s’agit désormais de la plus grande ferme solaire d’Afrique de l’Ouest.

Le développement de la centrale de Zagtouli a débuté en décembre 2015. Le chantier de construction a été mené par la société d’ingénierie électrique française Cegelec, une filiale du groupe Vinci. La fabrication des panneaux photovoltaïques a en revanche été demandée au fabricant allemand SpolarWorld. Le projet a nécessité un investissement global de 47,5 millions d’euros, financé en partie par l’Union Européenne et l’Agence Française de Développement (AFD).

Cette nouvelle centrale est composée de plus de 129.600 panneaux solaires d’une puissance unitaire de 260 watts. Ces équipements sont répartis sur une superficie de quelques 55 hectares bénéficiant d’un excellent taux d’ensoleillement estimé à 5,5 kilowwatheure par mètre carré et par jour. La ferme solaire de Zagtouli a été lancée il y a six semaines, dans le cadre d’une phase d’essai à un niveau de production de 14MW. La puissance optimale de 30 MW devrait être atteinte d’ici mi-janvier, sous réserve du niveau d’ensoleillement.

Vers 50 MW en 2018

Le gouvernement du Burkina Faso estime que cette ferme solaire produira près de 56 GWh d’électricité chaque année. À terme, elle répondra donc à près de 5% des besoins énergétiques du pays. Un objectif qui ne constituera pas une fin en soi, comme l’explique François de Salles Ouédraogo, directeur de la Société nationale d’électricité du Burkina Faso (Sonabel).

« Nous allons lancer courant 2018 la deuxième phase du projet pour porter les capacités de la centrale de Zagtouli à 50 mégawatts. Le budget disponible de 25 millions d’euros dépendra du cours des matériaux. Nous avons engagé le processus de sélection de l’entreprise chargée des travaux ».

Le Burkina Fasso affiche d’importantes ambitions en matière d’énergie renouvelable et de modernisation de ses équipements de production et de transport d’électricité. L’électrification du pays (moins de 20% de la population à un accès stable à l’électricité) et la diversification du mix électrique (actuellement dominé par les énergies fossiles polluantes) sont des objectifs cruciaux pour un pays où les délestages sont monnaies courantes.

Un modèle à suivre pour les autres gouvernements d’Afrique

L’énergie solaire est d’ailleurs le fer de lance de la nouvelle politique énergétique du Burkina Faso : d’ici l’horizon 2030, le gouvernement ambitionne de couvrir près de 30% de ses besoins en électricité grâce au soleil. D’autres chantiers d’envergures sont d’ailleurs en cours de développement, et notamment deux centrales solaires dans les villes de Koudougou (d’une puissance de 20 MW) et de Kaya (10 MW).

Alors que la demande en électricité croit en moyenne de 13% par an, la Sonabel fait également le pari de l’énergie renouvelable photovoltaïque pour diversifier ses sources de production. Le soleil permettra en effet à l’opérateur public de renforcer son indépendance énergétique de manière totalement respectueuse de l’environnement et de réduire ses importations d’électricité (30% de l’électricité consommée au Burkina Faso est importée de Côte d’ Ivoire). La Sonabel a évalué à 1.000 milliards de francs CFA (1,5 milliards d’euros) ses investissements dans le secteur de la production d’énergie renouvelable d’ici 2020.

« Quand la centrale de Zagtouli a été imaginée il y a six ou sept ans, parler de 20, puis de 30 mégawatts au Burkina Faso paraissait un pari un peu fou. Or, la centrale a été construite en un an, pour un coût beaucoup moins élevé que prévu. Elle aura un impact au-delà du Burkina et montrera aux pays voisins que c’est facile et que le pétrole coûte très cher », a déclaré Quentin Lebègue, de l’Agence française du développement, aux journalistes de France Info.

 

Crédit photo : @Sonabel

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